Chère Colette,
ce que j'aime
ce petit site
de création
textovisuel
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je dois en ré-apprendre les commandes à chaque fois que je le rouvre, une fois l'an, mais c'est comme un piano à glu,
ça finit par coller.
c'est une lettre qui germe depuis notre dernière rencontre à l'ISEA.

Quel impromptu que Paris.

Je porte depuis lors un sac SYMBIOSIS 
dans les rues d'Athènes
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Quelque jours après notre dernier verre, je me trouvais rue des Petits Carreaux. Et je vois de loin un léger attroupement devant la librairie Petite Egypte
Alors, je me fonds dans ce petit groupe qui discute, je feuillette les livres — et je m'arrête sur
"Une Image Mobile de Marseille". Ton nom y figure. La lettre commence à naître : j'interromps le brouillon d'un texto.
Pour moi, son nom est lié à Marseille. J'avais découvert "La Ville à l'Oeuvre" dans un bac d'occasion de la petite librairie nichée dans un étage de la Cité Radieuse.

Puis j'avais écouté, encore et encore, en marchant dans la ville, les conférences qu'il avait consacré à Benjamin pendant sa résidence.

Mais lui — je ne l'avais jamais vu "in the flesh".
Le lendemain...
On avait parlé de cette géographie des corps+chaussée propre aux vernissage, qu'on contourne ou dans lequel on se fond, on se fraye.
Figure toi que j'arrivais à la fin d'une présentation de Jean Christophe Bailly sur les portraits du Fayoum. Ces doux visages anciens.
Paris, Marseille, Athènes, Benjamin, Bailly.

L'Alphabet des villes.
Plus que son visage, je regarde les mains.


Ce sont les mains qui disent.
Je cherchais un cadeau pour l'anniversaire de mon père, arrivé à 13 ans, en 73, dans la ville de Marseille.

En demandant une dédicace, j'ai l'impression de nouer avec des fils invisibles tout un emballage de type japonais.

Enveloppé d'intentions. Je ne t'écris pas à ce moment, car on est assailli de messages qui disent : tu pourrais être là. Tu y étais.
Je lis le titre, et je me rappelle du livre "Mobile" de Michel Butor.
J'y avais inscrit "Mobilis in Mobile", la devis du capitaine Nemo. On se déplace dans un des corps mouvants de la vie.
Qu'est-ce que cette histoire : une anecdote, une pensée qui rebondit sur plusieurs lieux.

Le manque de sommeil les liait comme un rêve. En revenant par République, les yeux rasant le sol, je vois de loin qu'il y a un livre. Un vrai livre, un autre livre posé contre un reverbère, dans cette position qui dit : abandonné, à l'envie.
Et qu'en allemand, ils étiquètent du petit mot "Zum Verschenken", à donner. A Paris les objets sont posés muets, en guise de défi.
On ne pouvait pas le rater, encore fallait-il le désirer.
Mais nous avons tous un sacerdoce.

J'ai traversé la place pour l'aller ausculter.
C'est l'éditeur qui m'a surpris !
Mais que diable faisait sur le sol de Paris cet Olivetti...

Je connaissais la rencontre des oliviers et des machines à écrire dans le Piémont.

Mais je n'avais pas supposé qu'il éditasse des livres aussi.
Il m'a fallu un instant pour que l'italien fasse sens.
D'un promeneur solitaire, les rêveries.
C'était un livre imprimé avec soin, et si richement illustré d'aqurelles.

En l'emportant, il devenait pupitre et dossier, j'y glissais des papiers.

Je le feuilletais sur des bancs successifs. Près des écluses. Près des sentiers. En remontant le canal jusqu'au Zenit.
Jusqu'à cette note très belle, dont la dernière phrase tout de même, devait me frapper.
Je la recopie dans mon carnet :
"Ma vie entière n'a guère été qu'une longue rêverie divisée en chapitre par mes promenades solitaires de chaque jour".
Tout ce grand livre bleu est en italien, qu'y fait cette note en français et qui, au juste, derrière les guillemets, ajoute :

-Comme il l'a écrit sur une carte à jouer ?
Cela m'avait marqué, il y a longtemps, que les cartes à jouer du XVIIIe, au dos blanc, servait de papier de brouillon des deux côtés.
Qu'elles étaient idéales pour griffonner. Qui une dette, qui un billet.
Que c'était part entière d'un nécessaire d'écriture, car on décachetait un nouveau jeu à chaque partie.
Que je devais en trouver, de cartes perdues dans mes balades —
mais le jeu qui devait en surgir était le contraire du Solitaire.

Des collages,
de petits assemblages, des correspondances.

Des constellations.
Des moissons de signes...

Dans mon dernier atelier d'écriture à Athènes, des passants s'égayèrent un instant avec des choses à remarquer, des contraintes d'attention, corrrespondant à la carte qu'ils avaient tirée.
La boucle était bouclée.
La carte à jouer est bien l'image mobile dont les villes sont remplies à chaque coup de vent.

C'est un format de papier.
Un ratio d'écran.
Un coup à jouer.
Un arc-page.
Une marque du temps.


Chère Colette, je suis de retour à Marseille pour l'été. Blotti dans les collines du 9ème arrondissement.

À quand un verre de
fraîcheur à la Caravelle ?

Noam
une image habille la ville de paris.

je remarque tout juste qu'un